Après Brest, St Denis de la Réunion, c’est à Toulouse et demain Créteil, bientôt ailleurs en région parisienne que sont inaugurés des téléphériques urbains. Après tous ceux qui transportent, depuis des décennies, les habitants de différentes grandes villes touristiques – ou pas – sur tous les continents.
Oui, le transport par câble a sa place dans notre agglomération lyonnaise où il nous faut franchir fleuve, rivière et collines pour nous déplacer rapidement. Nous regrettons que ce projet de transport innovant, en faveur d’une transformation écologiquement responsable de nos modes de transports, peu coûteux, et rapide à installer, pourtant réclamé par nos maires et sénateurs lors de la révision du PDU en 2017, n’ait pu voir le jour sur notre territoire.
L’abandon de ce mode de transport d’avenir n’est une victoire pour personne. Il n’y a en effet ni vaincus, ni vainqueurs. Ce résultat objectif est avant tout le fruit d’une concertation publique assumée, avec l’appui de deux garants de la CNDP. Ainsi, les mensonges du printemps 2021 qui prédisaient, avec virulence, l’inexistence d’une concertation largement ouverte (par ailleurs, réglementaire pour ce type de projet) et l’exclusion de la question préalable sur la pertinence, ou non, de ce projet ; sont aujourd’hui avérés. Sans parler de ceux qui laissaient entendre que ce maillon de réseau pouvait concurrencer un projet structurant, d’une toute autre ampleur, tel celui d’un métro !
De son côté, le Sytral mobilités, en la personne de son président M. Bernard, a toujours garanti le caractère démocratique de cet exercice et assuré qu’il acterait le renoncement à ce projet, face à une forte opposition.
Alors, où en sommes-nous aujourd’hui ? L’effervescence, voire la fureur sont heureusement retombées mais il nous faut reprendre et poursuivre l’indispensable réflexion sur la problématique des mobilités dans l’ouest lyonnais qui reste un sujet d’actualité. Le projet de métro E, objet d’une concertation en 2019 n’était pas abouti avant les dernières élections municipales et métropolitaines de 2020 ; son parcours méritait encore d’être revu pour desservir au mieux les populations mais aussi pour des questions techniques. Aujourd’hui, un projet de tramway express de l’ouest lyonnais (en partie souterrain, comme le métro) est réexaminé : deux fois moins cher que le métro (750 millions d’euros) et plus adapté aux zones péri-urbaines moins denses.
Plus largement, comment déployer des transports en commun adaptés à nos reliefs et paysages et à nos besoins de mobilités ? Il ne suffira pas de revoir le cadencement des bus actuels mais il faudra poursuivre à grande échelle, le partage de la voirie sur nos communes où l’on imagine encore consacrer de nouvelles places de stationnement à la voiture individuelle. Et redynamiser les lignes de train sur l’Ouest permettant ainsi une meilleure offre aux usagers ? À quand une tarification unique (SYTRAL mobilités et TER) pour faciliter les trajets des utilisateurs ? Qu’attend la Région dont c’est une des compétences majeures ?
La météo nous rappelle chaque jour l’urgence climatique et énergétique, nous méritons plus qu’un statut quo et avons besoin de solutions de mobilités pour des déplacements décarbonés répondant aux exigences de qualité de l’air de la future ZFE- mobilités métropolitaine.