La prise en compte des rythmes de l’enfant : qu’en reste-t-il après 3 ans de fonctionnement ?
La loi de refondation de l’école avait pour but de créer de meilleures conditions de rythmes de vie pour les enfants afin de favoriser les apprentissages scolaires, gages d’une réussite scolaire. Pendant 3 années, la Ville a mis en place des temps d’activités péri-scolaires (TAP) sur 4 jours, certes de manière très morcelée entre temps scolaire, TAP et études, mais sur 4 jours. Cela permettait de réduire la journée scolaire pour les enfants, et d’équilibrer les temps d’apprentissages sur 5 matinées, ce qui favorise le travail scolaire, si on en croit l’évaluation « complète, objective et constructive » du Projet Educatif De Territoire conduite par la Ville . Mais trois ans est une période trop courte pour appréhender l’impact des parcours éducatifs chez les enfants ? Comment mesurer l’impact de l’ouverture et de la découverte pour les enfants de nouvelles pratiques artistiques et culturelles, sportives ou d’éducation à l’environnement ? Une politique éducative se mène sur un temps long.
Pourtant, aujourd’hui, la Ville revient en arrière et opte, dès la rentrée 2017, pour un changement de rythmes scolaires, en revenant à des journées qui seront rallongées jusqu’à 16h30, et une demi journée de TAP, le jeudi après midi. Les raisons sont organisationnelles et financières. Certes, cette réforme est complexe à mettre en œuvre, et génère un coût pour la collectivité.
De plus, au vu des annonces du gouvernement sur la possibilité qui serait donnée aux communes de choisir entre des semaines de 4 jours ou des semaines de 4,5 jours (5 matinées), la Ville de Ste Foy se laisse clairement la possibilité, si le cadre réglementaire le permet, de se désengager de toute organisation de TAP et de revenir à une semaine de 4 jours. Cela représenterait une économie substantielle pour la commune bien-sûr, mais renverrait aux familles l’obligation de se réorganiser, et de financer intégralement la prise en charge de leurs enfants tous les mercredis.
Pour nous, cela va à l’encontre d’une politique éducative locale, qui, aux côtés de l’éducation nationale, devrait viser à créer les conditions de compréhension du monde dans lequel les enfants sont amenés à grandir et à se situer. C’est une compétence centrale des communes ; c’est de leur responsabilité. Il est noté dans toutes les études, que c’est la complémentarité des acteurs éducatifs sur un territoire qui peut créer les conditions de celle-ci. C’est un investissement pour l’avenir, nécessaire, indispensable, prioritaire pour tous. Pour ces raisons, notre groupe s’est opposé à ce retour en arrière.
Isabelle Piot, Monique Cosson, André Valentino